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Aurélie Mauger est maman de deux petites filles de 9 et 11 ans. [Edit de mai 2018 : Aurélie va ouvrir une épicerie vrac à Briec dans le Finistère, sa page facebook : Au Comptoir d’Aurélie.] Il y a quelques temps, elle a eu envie de modifier sa consommation et de réduire drastiquement ses déchets. Elle partage avec nous ses motivations et son expérience.
« Ma prise de conscience s’est faite petit à petit, au fil d’échanges avec mes amis, de rencontres et aussi de lectures comme No Impact Man de Justin Beavan et surtout Zéro déchet de Béa Johnson. Quand j’ai terminé son livre, je me suis dit que je pouvais tenter de suivre son exemple. »

Commencer par le vrac
« Suite à la lecture du livre, je me suis dépêchée d’acheter des bocaux pour le stockage de ce que j’allais acheter en vrac (pâtes, riz, céréales…).
L’achat de produits en vrac permet d’acheter la quantité nécessaire mais aussi de goûter à de nouveaux produits en achetant juste une petite quantité. Fini le paquet qui traîne au fond du placard qu’on avait acheté pour essayer. »

Acheter du jambon sans emballage
« Je me souviens très bien de la première fois où je suis allée acheter du jambon en apportant mon propre contenant. J’ai tout simplement expliqué à mon boucher que je voulais réduire mes déchets et que le papier qu’il allait utiliser allait finir à la poubelle un quart d’heure après. Il a bien sûr été étonné mais a taré sa balance et je suis repartie (très fière !) sans emballage. Depuis, quand je m’approche de l’étal, il me tend la main pour prendre mon contenant. »

Des réactions variées
« En général, c’est très positif : ma démarche fait réfléchir et donne envie à d’autres de faire pareil. Quelque uns me disent que ça ne sert à rien ; ce à quoi je répond que « je fais ma part » ! On m’a aussi dit que j’allais me frustrer en laissant ma démarche « vers le zéro déchet » guider mes choix d’achat de nourriture, de vêtements, etc… Mes filles quant à elles, adorent remplir les sachets de pâtes ou de riz et les peser ensuite. »

Un consommation différente
« Cette prise de conscience a modifié ma consommation à plusieurs niveaux. Pour l’alimentation, il y a des produits que je n’achète plus ou de façon occasionnelle. En ce qui concerne les cosmétiques, fini la laque, les gels douche, les cotons démaquillants. Pour l’habillement, je me suis rendue compte que les achats d’impulsion finissaient souvent au fond du placard. Aujourd’hui, j’attends d’en avoir besoin pour acheter, sans frustrations. Au contraire, je me sens plus légère… »

Un budget allégé
« Globalement, réduire mes déchets a un impact positif sur mon budget. Ma manière de consommer a changé : je me pose plus de questions avant l’acte d’achat sur l’utilité de l’objet, sur la quantité de nourriture dont j’ai besoin, sur les déchets que ça engendre. Depuis que je fais moi-même mes produits d’entretien, que j’utilise des lingettes démaquillantes réutilisables, que je fais plus de gâteaux « maison », je ne fréquente plus certains rayons et je suis beaucoup moins tentée lorsque que je fais mes courses. Donc, je fais des économies. »

Le cas des cadeaux
« Les cadeaux… un sujet compliqué. Je préférerai que chaque membre de ma famille participe à un « gros » cadeau, plutôt que chacun fasse un « petit » cadeau mais c’est difficile d’imposer aux autres de changer leurs habitudes. Je n’ai pas encore franchi le pas d’emballer les cadeaux que j’offre avec la méthode furoshiki (technique japonaise d’emballage en tissu) mais je vais y venir. »

Des conseils et des encouragements
« Si j’avais un conseil à donner, ça serait de pas vouloir aller trop vite. Après avoir lu le livre de Béa Johnson, je voulais tout changer. J’ai rapidement compris que ça allait se faire petit à petit ; que ce sont des changements dans nos modes de consommation qu’il faut modifier par étapes…sous peine de se décourager. Donc, un petit défi par semaine, c’est déjà un grand pas pour réduire ses déchets. Je me rends compte que j’ai fait du vide dans ma maison pour ne m’entourer que de l’essentiel, de ce qui compte vraiment. J’encourage chacun à vivre avec moins pour vivre mieux. En toute simplicité. »

J’ai rencontré Aurélie Mauger en 2014 lors d’une formation Agenda 21 dispensée par l’association Quimperoise Al’terre Breizh. Comme les autres participants, j’ai trouvé son expérience passionnante. Depuis, Aurélie est très impliquée dans l’association Glazik Alternative et participe à des actions de sensibilisation.

Edit de mai 2018 : Aurélie est en train de créer une épicerie vrac à Briec. Pour suivre cette belle aventure : Page facebook Au Comptoir d’Aurélie
© photos : Aurélie Mauger, Ouest France – Bocaux, Le Parfait – Jambon, traiteur-duval.com – Cadeau, vivaterra.com – plantes, Office hollandais des fleurs


Pour aller plus loin

Bokashi livre
Découvrir le livre Bokashi, Manuel du compost urbain à la Japonaise – Antonin Padovani

Sur Cultura.com

Bokashi désigne un procédé permettant de composter tous les déchets de la cuisine sans odeur et en un minimum de place.
Ce petit guide joliment illustré, à la fois précis et concis, nous explique tout ce que l’on doit savoir sur le bokashi : comment le construire soi-même, comment il fonctionne, le processus de fermentation qui est à l’oeuvre, comment l’alimenter, comment obtenir un engrais très puissant et comment l’utiliser…




30 réflexions sur “Zéro déchet : l’expérience d’Aurélie

  • Angélique Guinard

    Bravo Aurélie ! Ta démarche est courageuse, et très motivante . On peut tous réduire notre empreinte sur la planète, il faut juste essayer !
    J’espère que tu arriveras à en convaincre beaucoup d’autres que c’est possible.

    Répondre
  • Bonjour,
    je ne trouve pas ou m’abonner à votre newsletter ou au flux RSS ?
    Un tuyau ?
    laurence

    Répondre
    • Esprit Cabane

      Bonjour Laurence,
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  • Bonjour,
    Dans la famille, depuis plusieurs années, avant Noël, nous tirons au sort le nom de la personne que nous allons chouchouter (1 seul budget cadeau). C’est génial, suspens jusqu’au réveillon de qui sera votre heureux père/mère Noël, moins de stress et de course aux cadeaux, moins de petites babioles reçues inutiles. Tout le monde est ravi.
    Et pour les anniversaires, une personne organise la cagnotte et l’achat du cadeau. Bien sûr, ce n’est pas figé. Si je vois quelque chose que j’ai absolument envie d’offrir à ma maman, je ne me prive pas. Mais l’idée, c’est simplement de ne plus passer du temps dans les magasins en se demandant ce qu’on pourrait bien offrir à quelqu’un, pour finir par acheter n’importe quoi par obligation.

    Répondre
  • Merci pour l’article (et les commentaires) ! Comme le dit Angélique, « c’est possible » de réduire notre empreinte sur la planète ! Et pas si compliqué finalement ;)

    Répondre
  • Bonjour, je fais depuis de nombreuses années, de gros efforts pour changer…. de grosses économies, et un meilleur bien être.
    Mais il faut convaincre notre entourage, et c’est bien compliqué.
    Je fais ma part, et j’en suis fière
    A bientôt
    VIANETTE

    Répondre
  • montero sonia

    Bonjour,
    J’aimerais avoir votre avis : je souhaite peindre les murs en placo de la chambre de mon fils allergique.
    J’hésite entre peinture a la chaux ou peinture au lait.
    Qu’elle est la plus appropriée?
    Merci de votre réponse.
    Sonia

    Répondre
  • Bonjour,
    merci pour cet article.
    Je suis engagé dans la même démarche depuis un an environ, avec certaines différences: je n’ai pas remarqué de réduction de mon budget (voire même l’inverse, ayant dû passer au tout bio et petit commerce pour pouvoir acheter en vrac), et certains produit sont difficiles à éliminer. J’en suis à une poubelle de 30L pour 15 jours et quelques, pour 4 personnes… Plus le recyclage, plus le compost! Les derniers kilos sont difficiles à éliminer, car c’est là que la démarche doit se durcir. Il se pose alors le problème de l’approvisionnement (lait en vrac? farine?) et de la consommation (coller strictement aux produits de saison pas toujours évident!).
    Jean-Baptiste

    Répondre
  • Super article!
    Ici aussi nous faisons (entre autre) les courses avec sac-torchons et bocaux!
    A la boucherie on me reconnait juste au bruit qu’ils font en les ouvrant! XD
    J’ai découvert des produits bien meilleurs que ceux qu’on achetait avant!
    Et puis ça relance le contact avec les gens … mine de rien ça fait parler!
    Objectif 2016 : ZERO DECHET!! :)

    Répondre
    • Bravo !

  • Bonjour! bravo je suis aussi sensible au fait de moins faire de déchets. je récupère beaucoup, et je transforme beaucoup aussi.
    Pour les paquets cadeaux je les faits moi même avec des feuilles de catalogues de tapisserie et que j’arrange le plus joliment possible avec des boutons du ruban, des dentelles etc…
    Voilà!

    Répondre
  • Bonjour, je vois qu’on a eu les memes lectures déclencheurs dans nos modes de vie. Ici, on a commencé en Février, on s’y met petit à petit, comme vous le dites si bien, chacun son rythme sous peine d’etre découragé. Une première impression toutefois sur le budget, je ne suis pas sur qu’on soit « si gagnant » dans la mesure ou le vrac est offert sur des produits plutot haut de gamme, produit qu’on n’achetait pas avant, du coup, certes ont achète moins mais ramené à la meme quantité, pas sur que ce soit moins cher. Bref, on étudie tout cela :)
    Je ne peux que partager votre démarche ;)
    AU plaisir

    Répondre
  • Merci pour tous ces commentaires et toutes les idées que l’on peut récupérer. Je suis passée à l’étape « boites & bocaux » il y a peut de temps et j’ai vu mon boucher changer de comportement avec moi je suis passée de cliente normale à cliente un peu allumée, ce qui ma fait sourire, mais le plus dur c’est de faire changer les habitudes du conjoint et des proches qui continuent de nous envahir avec des emballages plastiques seule ma fille a vraiment compris et pour mon anniversaire m’a offert des fleurs avec juste un bout de rafia pour les tenir et elle a du batailler avec la vendeuse pour éviter le papier cristal et plaisir d’offrir.
    courage on va y arriver !!

    Répondre
    • Merci du retour Annie :)

  • Très bel exemple à suivre :-)
    J’ai commencé à réduire mes déchets depuis février 2015.
    J’ai commencé par faire une grande partie de mes achats avec mes sacs, bocaux et boîtes et rien que cette démarche qui ne demande pas vraiment d’effort a un très grand impact sur les déchets car maintenant, lorsque je range mon « plein » de courses, je ne jette pratiquement plus rien :D
    J’achète ma lessive en vrac et pour le reste du ménage, c’est vinaigre blanc, bicarbonate, cristaux de soude et percarbonate.
    Pour le soin du corps, nous sommes passés au savon d’Alep dont je transforme une partie en gel douche pour la piscine (c’est plus pratique). Par contre, pour le shampoing, pour l’instant, je continue à en acheter en magasin bio car je n’ai pas trouvé à le remplacer de manière efficace pour le moment.

    Répondre
    • Personnellement, je trouve que le savon d’Alep , pour les cheveux , c’est très bien.

    • Esprit Cabane

      Bonjour Magalie,
      J’avais testé mais mes cheveux sont secs donc cela ne m’a pas convenu… (cheveux très secs après). Peut-être en faisant fondre du savon dans un peu d’eau et en ajoutant une huile nourrissante ? Il faudrait que j’essaye de faire moi-même du shampoing.

  • chez nous ca fait maintenant deux ans que nous essayons de réduire nos déchets. Il reste encores des choses, mais plus on s’investit plus on trouve des solutions. Je teste, essaye, réessaye et j’espère que ça marchera un jour…jusqu’en arrivé au zero dechet

    Répondre
  • Bonsoir,

    Je commence à m’y mettre aussi et je pense qu’effectivement, il faut commencer progressivement!

    Ma prochaine étape: acheter en vrac!

    Merci pour vos conseils et astuces!

    Répondre
    • Super Pierrette !

    • Bonjour,
      depuis quelques années je fais attention à mon impact sur l’environnement.
      Et aussi, à ma façon de consommer. Vivant prés d’une grande ville, je me rends compte que la plupart des personnes que je côtoies sont dans une démarche consommatrice et les grandes surfaces ne se désemplissent pas au fil des ans . Cependant, Il faut poursuivre nos démarches et « faire notre part », rester optimistes! Continuons de simplifier nos vies!
      Bocaux, achats en vrac, produits d’entretien faits maison, moins de plastiques, circuits courts, utilisation de cabas pour le marché…
      Pour ce qui est des produits de beauté, je commande mes savons , shampooings et autres , dans une savonnerie de Marseille (il y en a 2qui ont gardé la tradition de produits sains, et surtout qui font le vrai savon de Marseille). Je vous les recommande! toute la famille peut utiliser ces produits sans crainte et c’est bon pour la nature!
      N’oubliez pas aussi de donner vos déchets quand vous épluchez vos fruits et légumes à un voisin qui a des poules!!
      bref, il y a des tas de petits gestes qui peuvent diminuer notre empreinte sur la nature.
      Merci pour tous ces partages!Nicole

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