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Les biffins vendent des objets trouvés dans les poubelles ou sur les trottoirs lors des encombrants, ou encore récupérés auprès des proches et des amis. Ils les réparent, les nettoient et les revendent. Les générations précédentes de biffins ont, avec les chiffonniers, créé les premiers marchés aux Puces. Il n’en reste aujourd’hui qu’une cinquantaine qui survit à la porte de Montmartre… Harcelés par la police – désorganisés, peu au fait de leurs droits, les biffins n’ont jamais pris le temps de régulariser leur situation. Soutenus par des associations, ils veulent aujourd’hui récupérer un statut légal et surtout un droit de marché, autrement dit un droit de vendre occasionnellement leur marchandise.

Le mot biffins vient de la Biffe, la récupération d’objets jetés, le métier des anciens chiffonniers. Théoriquement, la biffe est interdite aux éboueurs. « C’est encore dans la Biffe, assurait Bijou, qu’on rencontre le moins de malfaiteurs. » (A. Bruant, Dictionnaire de l’Argot, 1905)

stand biffins

Depuis quelques années, la presse s’intéresse à cette fragile révolution sociétale. Et on (re)-découvre la vie des biffins, des personnes aux vies précaires, modestes, qui veulent améliorer leur ordinaire en vendant leur marchandise issue de la récupération. Les commerçants installés, défendant leurs propres intérêts, sont souvent réticents devant une éventuelle régularisation des biffins. Les autorités parlent de difficulté à distinguer marchandise volée de marchandise trouvée… Certes, mais ce que vendent les biffins a peu de valeur. Où auraient-ils pu voler ces modestes marchandises, récupérées dans les bennes des citadins ou données ?

Les biffins, recycleurs écolos

Les biffins font du recyclage de recyclages. Dans la hiérarchie de la brocante, si les antiquaires trônent au firmament, les biffins sont à fond de cale. Comment les aider ? On peut signer les pétitions qui circulent partout dans Paris, donner des objets directement aux biffins (ou via les comités de soutien), continuer à acheter de petites choses à ces commerçants pas tout à fait comme les autres… Il faut savoir que les Puces sont les seuls marchés au monde protégés par un statut spécial, au même titre que certains monuments historiques, pour leur ambiance particulière et leur charme. Et ce sont eux, les biffins, qui ont contribué à créer cette ambiance si particulière, et qui la maintienne. Ne pas oublier.

marche de biffins

Les biffins, vers un droit de marché légal ?

Depuis 2009, l’association Aurore encadre un marché autorisé de 100 places Porte de Montmartre, le Carré des Biffins, dans un vide juridique assumé, hors du cadre du travail institutionnel et reconnu, mais avec le soutien de la Mairie du 18ème.

Depuis 2013 à Montreuil, la commune, portée par le travail de l’association Amélior, aide ces commerçants pas comme les autres en permettant l’organisation une fois par mois d’un marché de biffins. Le marché rend service aux 100.000 habitants de la ville, en leur donnant accès à des objets de seconde main à prix imbattables. Il valorise également le réemploi et génère des compléments de revenus pour les biffins. L’association continue son travail en organisant dans Paris de nouveaux marchés de biffins. Les derniers marchés ont eu lieu dans le tiers-lieu des Grands Voisins et au clocher de Paris.

Plus d’infos :
L’association AURORE : www.aurore.asso.fr
L’association AMELIOR : amelior.canalblog.com
La page dédiée à la biffe : www.samusocial.paris




5 réflexions sur “Les biffins, petit peuple des marchés aux puces

  • j’adore les Puces et je suis d’accord avec ce combat plutot realiste sans eux pas d’ambiance et de Puces

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  • J’ai écouté l’émission Là-bas si j’y suis… sur ce sujet ! Sur la même longueur d’onde que toi !

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  • ok puces
    je soutiens à fond tous ceux et celles qui font de la récup! vive les puces et bon courage!

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  • Faire les Poubelles

    C’est vrai que ça doit devenir dur pour eux. Pour avoir moi-même pratiqué « les poubelles » du dimanche soir, surtout les dimanches pluvieux (les gens restent à la maison, rangent, jettent …)! je le pratiquais presque par « plaisir ». Aujourd’hui qu’il n’y a presque plus de « déchets » devant les immeubles (déchetterie, tri sélectif etc …) il ne faut pas oublier ces « petites » gens qui essayent de « faire leur beurre » avec dignité. Mais ils sembleraient qu’on préfère les voir « faire la manche » et dormir dehors que de leur faire une petite place pour qu’ils puissent survivre. Ne les oublions pas !

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